Bonjour à tous !
Pas mal de temps à passé depuis notre dernier article… Nous avons vraiment bien profité de notre passage à Cuzco, puis nous avons bien avancé puisque nous sommes maintenant aux portes du lac Titicaca. Entre montagnes, ruines incas et altiplano, voici le récit d’une partie de nos trois chouettes dernières semaines de périple !
Cuzco est une ville où nous étions déjà passés il y a 14 ans, mais nous avions vraiment envie d’y retourner. C’est une ville extrêmement touristique, entourée de collines, située à une altitude moyenne de 3400 m. Mais malgré le nombre impressionnant de touristes étrangers, nous avons vraiment apprécié y déambuler à nouveau avec les enfants. Par contre, dès le soir de notre arrivée, sur le court trajet entre la gare de collectivos et notre hospedaje, les enfants ont tout de suite noté la différence entre Cuzco et les nombreuses autres villes absolument pas touristiques que nous avons jusqu’alors traversé : « Ah mais c’est tout propre ! », « J’ai entendu du français ! », « C’est quoi tous ces magasins de vêtements hyper stylés ?! », « On ne dirait pas du tout une ville péruvienne ! ».
Passé le premier étonnement, tout le monde se plaît bien dans cette ville. Nous profitons de cet arrêt prolongé pour faire une grande lessive, avancer dans les leçons, et passons pas mal de temps à déambuler de jour comme de nuit au gré de nos envies. Nous allons bien sûr tester les petits déjeuners dans différents marchés. Quel plaisir ces jus frais et ces petits sandwichs fromage ou œufs ou avocats, pris sur le bord d’une petite table dans l’agitation matinale pour bien commencer la journée ! Incroyable les différences d’ambiance suivant les marchés : entre celui de San Pedro, ultra-touristique, blindés de gringos comme nous, bourré de stands de souvenirs “artisanaux” et celui de Wanchaq, un peu plus excentré et où nous n’avons croisé aucun touriste, rien à voir. Dans tout le centre historique, nous sommes en permanence alpagués par des vendeurs de tours operators qui nous vendent leurs circuits en anglais. Les enfants deviennent fous face à la profusion de petits “souvenirs” (cochons d’Inde en porte-clefs, mini flûtes de pans, magnets de frigo, etc). Mais ces jours à Cuzco sont un vrai plaisir ! Surtout de nuit, lorsque les collines autour de la ville s’illuminent et semblent ceindre Cuzco d’une couronne de lumières.
Nous réalisons également quelques choses que nous n’avions pas fait en 2012 : du tourisme culturel. Nous visitons, dans le centre historique qui a été dessiné suivant la forme d’un puma, le Qorikancha, un des plus sacrés des lieux de culte inca, sur lesquels les Espagnols ont eu la “superbe” idée de bâtir un couvent. Il en ressort une espèce de bâtiment hybride, avec des ruines incas surmontées de bâtiments hispaniques.
Le dernier jour de notre séjour, nous montons tôt le matin dans les hauteurs de la ville pour visiter le site de Sacsayhuaman, ancienne forteresse dont la forme figure la tête de la ville-puma. Comme au Macchu Pichu, ou encore dans de nombreuses rues de la ville, les murs de ce site ont été édifiés à l’aide de pierres monumentales, taillées pour être ajustées à la perfection entre elles sans mortier.
Après ce séjour vraiment très chouette dans cette ville mythique, nous décidons de prolonger le plaisir en faisant un détour par la Vallée Sacrée plutôt que de continuer directement vers le lac Titicaca. Nous sortons de la ville en taxi pour nous épargner la circulation dense avec les enfants et recommençons à pédaler à Chinchero. Après la visite des terrasses de culture de ce joli village, nous filons vers Maras. Nous sommes encore en zone touristique, ça se voit aux nombreux collectivos qui font transiter les touristes de site en site au cours de journées de visite chronométrées, mais nous sommes contents de pédaler de nouveau dans la campagne péruvienne, à notre rythme. Nous rencontrons John, un cyclo péruvien, dès cette première journée, qui nous conseille sur le trajet et nous permet d’atteindre Maras via une superbe petite route de ripio à travers champs. Nous posons nos affaires dans un petit logement et filons visiter le site de Moray. Cet étonnant endroit est composé de trois immenses “trous” dans la colline, chacun étant constitué de terrasses disposées en cercles concentriques, deux petits et un principal vraiment immense. On pense que ce site était un laboratoire de recherche agricole inca : suivant sa position, chaque terrasse possédait son propre micro-climat, ce qui permettait par exemple aux Incas de prévoir les rendements agricoles au sein de leur immense empire.
Dès le lendemain, on enchaîne avec une autre visite. Décidément il y a beaucoup à voir et à apprendre par ici ! Nous quittons Maras et commençons à descendre vers la Vallée Sacrée proprement dite. Avant de l’atteindre, nous passons via les salines de Maras. Pour ceux qui connaissent les marais salants de Noirmoutier ou Guérande, eh bien… rien à voir ! Ici, rien n’est plat. A flancs de montagne sont accrochés environ 3600 bassins. En haut du site jaillit une source d’eau naturellement saturée en sel qui se déverse à travers le réseau de ces bassins. Cette eau s’évapore sous l’effet du soleil et forme une croûte de sel que les exploitants viennent récolter. Quelque 700 familles sont organisées en coopérative et tirent un revenu de ce sel… ainsi que de la taxe d’entrée demandée à chaque visiteur. Et comme ce site est hautement photogénique, autant vous dire que ça se bouscule à la barrière d’entrée pour venir faire son selfie devant la palette de couleurs dans les tons blancs-ocre-brun. On traverse donc ce site et on en ressort par un tout petit chemin plutôt de type piéton, étroit et très pentu, et nous voilà enfin dans la Vallée Sacrée !
De là, nous filons vers le sud-est. Nous trouvons rapidement des petits chemins de terre sur lesquels nous évitons la circulation de la route principale. La végétation est assez présente, il y a des cultures, nous roulons entre les champs et les petits villages. Il fait beau, bref, c’est super agréable ! Le soir, nous ne trouvons pas de champ où camper. Nous arrivons à Huayllabamba dans l’idée de demander l’autorisation de camper sur le terrain de foot municipal. Nous tombons sur un agent de police à qui nous posons la question. Il est embêté, ne sait pas trop et appelle un supérieur. Quelques minutes plus tard, c’est un fonctionnaire de la municipalité qui débarque en nous disant :“On va vous trouver une solution !”. Nous voilà donc escortés par deux agents de la police et un de la mairie qui nous ouvrent un petit parc à l’entrée du village avec eau et toilettes pour que nous puissions y planter la tente pour la nuit. Trop sympa, ça c’est de l’accueil !
Le lendemain, nous continuons notre chemin sur la même petite route et arrivons à Pisac pour y faire la dernière visite dans la région. Nous nous y installons pour une journée. Après un petit déjeuner royal – qui fera aussi office de déjeuner – au marché central de la ville (chocolats chauds + sandwichs completo + énorme pancake miel, myrtilles, banane et mangue, pour un total de 12 euros pour 5 personnes, autant vous dire qu’on profite des prix bas du Pérou, ça ne sera pas la même histoire en Argentine), nous montons jusqu’au site archéologique de la ville. Nous n’avons pas beaucoup d’attente, à vrai dire on ne sait pas vraiment ce que nous allons visiter… C’est donc une incroyable surprise que ce site de Pisac ! Nous apprenons que ce lieu, avec ses temples, ses thermes, ses imposantes terrasses agricoles et sa citadelle était en fait un des plus importants de la Vallée Sacrée du temps des Incas. On pense que Choquequirao (le premier site que nous avons visité) défendait l’entrée ouest de la vallée, et Pisac l’entrée sud. Pour nous, la boucle est bouclée ! Les différentes ruines sont réparties le long d’une longue crête que nous avons emprunté et qui nous a permis de redescendre jusqu’au village, quelque 500 mètres plus bas. Les ruines sont vraiment belles et impressionnantes, bâties on ne sait comment sur des éperons rocheux au-dessus du vide. La vue sur le fond de la vallée depuis là-haut est à couper le souffle. Le chemin fait par les incas nous oblige à passer par des failles dans la roche et un sentier très très escarpé. Sans compter que, comme souvent, lorsqu’il faut marcher, il n’y a plus personne sur cette partie du site. Nous n’avons croisé que quelques visiteurs une fois éloignés de l’entrée principale. Bref, c’était vraiment une très très belle visite et petite randonnée !
Voilà une très belle façon de boucler notre parcours culturel dans la région de Cuzco ! Nous nous sommes vraiment fait plaisir, avons appris plein de choses et en avons pris plein les mirettes ! La route de ripio nous a permis de rouler à l’écart de la route touristique et plus passante, et de traverser des petits villages tout tranquilles. C’est donc la tête pleine de souvenirs que nous avons repris la route depuis Pisac en direction de l’altiplano et du lac Titicaca. Mais ça, c’est pour un prochain article !
Plusieurs personnes nous ont dit rencontrer des difficultés pour laisser un commentaire en bas de nos articles. Si vous souhaitez le faire, voici la procédure :
- Écrivez votre commentaire dans le champ dédié
- Cliquez sur “Se connecter”
- Cliquez sur “Anonyme” puis saisissez un nom (oui c’est contradictoire)
- Cliquez sur “Valider”
Il n’est pas possible d’utiliser la connection via son mail Nous serons très heureux de lire vos messages !