Llegamos

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Nous sommes arrivés à Lima et, croyez-nous, ce ne fut pas une sinécure. Nous qui pensions arriver tranquillement à l’aéroport, monter dans l’avion après un mot de bienvenu et décoller en buvant une coupe de champagne… et bien nous étions à côté de la plaque.

Commençons par le début. Cinq heure du matin : le réveil sonne. Nous quittons avec regret les bras de Morphée et partons en direction de l’aéroport situé à quelques minutes de là. La montagne de bagages est dépoté rapidement, très rapidement vu les tarifs pratiqués pour l’utilisation du dépose-minutes (oui c’est vraiment conçu pour compter les minutes).

Marie dirige l’équipe chargé de l’enregistrement et Olivier part avec son père (celui de Marie) pour garer le camion loin de là, dans des territoires financièrement plus hospitaliers – parking PR pour les connaisseurs.

Nous sommes en avance, et Avianca vient de nous informer que l’avion partira avec 45 minutes de retard sur l’horaire prévu. On est laaaarge.

Au comptoir d’enregistrement et de dépose des bagages, le préposé de l’aéroport galère. Il vient de faire plusieurs tentatives pour nous enregistrer mais sans succès. Au bout d’un moment, il réfléchit et nous questionne :

— Avez-vous un visa ?

— Non nous n’en avons pas demandé car nous prévoyons de rester moins de trois mois au Pérou.

Mais nous comprenons ce qui se passe. Pour économiser un peu d’argent, nous avons acheté des billets d’avions aller-retour annulable, et prévoyons de demander l’annulation du retour dès notre arrivée en Amérique du Sud ce qui coûtera au total quelques centaines d’euros de moins que l’aller simple. La date de ce retour “virtuel” est en février, date à laquelle les retours sont les moins chers. Mais du coup, la seule preuve de notre intention de quitter le Pérou peut laisser croire qu’on y resterait plus de trois mois.

Ok, pas de panique. Les billets sont remboursables mais aussi échangeables. Il n’y a qu’à avancer la date du retour… La représentante d’Avianca nous donne le numéro à appeler. Mais le personne au bout du fil, après de nombreuses explications, dit à Marie que c’est à l’aéroport de faire le changement. Le préposé nous dit que non, la représentante ne veut pas parler en direct avec ses collègues. Ça nous fait vraiment penser à un ersatz de la maison des fous des douze travaux d’Astérix, mais en moins amusant. D’autant que… tic tac tic tac… le temps passe vite.

Finalement le préposé, qui semblait s’émouvoir de notre situation comme de sa première chaussette nous dit que n’importe quelle preuve de sortie du territoire péruvien à temps serait suffisante. Laissant Marie s’écharper, toujours avec bienveillance bien sûr, avec l’opérateur téléphonique d’Avianca, Olivier se lance dans des tentatives d’achat d’un billet de bus Cuzco – Copacabana (Bolivie) :

  • 1er essai : trouver un site web pas trop louche, chercher l’itinéraire, renseigner les cinq identités + numéros de passeport, payer… Ha ba zut ?! Où est le bouton pour payer ? Ok le site bug.
  • 2nd essai : échec car autre bug sur le site
  • 3e essai : recharger le site, re-chercher l’itinéraire, re-renseigner les cinq identités + numéros de passeport, payer… – Ok cool il y a un bouton –, cliquer sur le bouton. Rien ne se passe.

Tic tac tic tac… Il est bientôt 7h30, l’heure limite d’enregistrement est bientôt attente. Et il y aura 5 vélos à emmener aux bagages spéciaux. Les enfants sentent bien la tension monter.

Pendant ce temps-là, Marie a compris qu’elle avait autant de chance d’obtenir une modification de la date des billets d’avion de retour par la plateforme téléphonique d’Avianca que de recevoir une crêpe au froment par les trous du téléphone. Elle passe en mode web, et après quelques manipulations… hourra ! Les billets sont décalés de février à octobre. Elle montre le justificatif au préposé de l’aéroport qui, se hâtant avec lenteur, procède à l’édition de nos cartes d’embarquement et à l’enregistrement des bagages. Voilà une personne qui pour sûr, ne confondra pas vitesse et précipitation.

Bagages spéciaux déposés, nous quittons les parents de Marie – merci beaucoup à eux pour leur aide – sans traîner, passons la douane et le contrôle des bagages sans encombre, et patientons quelques instants avant d’embarquer (nous passons les détails des places qui ont été changées et donc des cartes d’embarquement à réimprimer, mais les imprimantes ne fonctionnant plus, etc.).

Enfin à bord, c’est pour les enfants la découverte des voyages aériens transatlantique : une alternance de repas et de films, en open-bar pour eux, ils auront peu, vraiment peu d’écran pendant un an. Le vol est sans histoire, c’est-à-dire détestable pour Marie, et plutôt cool pour les autres, une pincée de turbulences pour montrer les différents voyants aux enfants, pas assez de sommeil et une arrivée à Bogota avec le retard prévu.

Et c’est reparti pour un contrôle des bagages puis une vingtaine de minutes de marche pour atteindre la porte qui nous permettra de prendre notre correspondance. Un car se présente et l’embarquement (dans le car) va démarrer quand on se rend compte qu’il nous manque l’un de nos trois sacs à dos. Nous nous regardons et trouvons rapidement où est ce sac : nous l’avons oublié au contrôle des bagages. N’y aurait-il pas un peu de fatigue dans l’air ? Allez hop, ni une ni deux, Olivier y repart en courant, et en reviens avec le sac tout pile poil pour entrer dans le car où toute la famille peut cuire au soleil en toute quiétude avant de pouvoir entrer dans l’avion.

Le vol est sans histoire, c’est-à-dire détestable pour Marie, et plutôt cool pour les autres, une pincée de turbulences pour montrer les différents voyants aux enfants, pas assez de sommeil – bizarre j’ai l’impression de me répéter – et une arrivée à Lima sans encombre. Heu pardon : un atterrissage sans encombre, soyons précis.

Nous arrivons au contrôle frontière. Une personne nous oriente vers la file « prioritaire/famille » qui, évidement, se trouve être beaucoup plus lente que les autres. Enfin, la policière de la frontière nous interroge sur notre projet de voyage :

— Combien de temps restez-vous au Pérou ?

— Moins de trois mois. Nous avons des billets d’avions de retour qui le prouve.

— Ok montrez-moi ça.

Nous lui montrons les “nouveaux” billets de retour.

— Vous n’avez pas de visa ?

— Non car nous resterons moins de trois mois.

— Oui mais ça fait presque trois mois, il vous faut un visa.

Les vieux réflexes sont toujours présents : face à un représentant de l’autorité, il faut rester calme, courtois, patient… en toute circonstance (il y a bien sûr quelques exceptions à cette règle). Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand les enfants montrent des signes évidement de fatigue, et donc d’impatience.

— Vous pouvez me décrire votre itinéraire et me donner toutes vos réservations d’hôtel ?

— Eux, comme on vous l’a expliqué, on a juste un hôtel pour quelques jours à Lima et aucune autre réservation.

— […] (négociation, négociation,…)

— Ok, c’est bon pour moi vous pouvez passer.

Ouf !

Ne reste plus que les bagages à récupérer. Ça se passe pas trop mal, tous les cartons arrivent les uns après les autres. Les cinq vélos nous ont bien suivis !!! Première victoire. Puis les paquets de sacoches arrivent aussi dans les bagages spéciaux. Un, deux, trois, quatre, et le dernier mais qui arrivent sur un tapis auquel nous n’avons pas accès. Il faudrait rentrer dans l’aubette pour le récupérer, mais on ne va pas s’amuser à faire ça sans l’aval d’une personne de la sécurité. Personne n’a envie de poireauter encore plusieurs heures à l’aéroport pour intrusion dans un espace réservé aux seules personnes autorisées. Il nous faudra encore plus d’une demi-heure à attendre, en voyant que l’aéroport se vide de ses travailleurs, à essayer de mettre le grappin sur toute personne qui ne ressemble pas à un voyageur. Un employé motivé prend le temps de passer des coups de téléphone à n’en plus finir, mais qui débouchent finalement sur un résultat. Un employé d’Avianca passe la porte du local, nous tend le paquet de sacoches et s’en va. Il ne lui a fallu que… disons 20 bonnes secondes. Et alors que, une fois toutes les affaires chargées sur les chariots, nous nous apprêtons a sortir (enfin) de l’aéroport, on nous demande de dépiler les vélos pour les faire passer au scanner… mais pas le reste des bagages ! Nous n’en sommes plus à une situation absurde près et obtempérons en rigolant.

Enfin nous pouvons sortir de l’aéroport. Quant à la suite, Nahuel l’a raconté avant nous (il a fini de rédiger son article plus rapidement que moi, le fourbe…), mais elle mérite quelques petites précisions.

Nous sortons de l’aéroport avec deux véhicules : devant, Olivier avec les vélos, dans le second, Marie avec les enfants et les bagages. Le chauffeur de cette seconde voiture roule vraiment, mais vraiment très mal. Et ce qui devait arriver arriva : littéralement au premier carrefour à la sortie de l’aéroport, nous tapons comme il faut une autre voiture. Il fait nuit, l’environnement citadin très pauvre n’est pas spécialement rassurant (trottoirs défoncés, chiens errants, maisons disons… à la sud-americaine). Et le chauffeur du taxi qui commence à se prendre méchamment la tête avec l’autre conducteur. Et pas de moyen de communication directe entre Marie et Olivier. Et les enfants, vraiment effrayés, épuisés, au bout des piles, qui commencent à pleurer. C’est à ce moment précis que Marie se dit :“Ah ! Ça y est, le voyage a commencé !”

Après une bonne nuit de sommeil, nous engloutissons un bon petit-déjeuner (œufs fris, légumes, patates, pain, jambon, confiture, céréales sur-sucrés) afin de nous requinquer. Les trois jours suivants sont consacrés à la découverte d’une partie de Lima. La ville est immense. On pourrait rester un mois sur place tant il y a à découvrir, visiter et savourer.

La ville grouille de vie, de voitures et de coups de klaxons. Les enfants se sont vite accoutumés et adaptés alors qu’ils se sentaient agressés par les bruits et les odeurs durant les premières 24h. Leur curiosité nous impressionne tant ils sont partant pour découvrir des lieux, des usages comme prendre un repas dans un comedor du Mercado Central, ou pour goûter tous les mets et fruits qu’ils ne connaissent pas, et même oser demander des choses en espagnol.

Visite du musée de Lorca. Excellent pour en apprendre plus sur les différentes civilisations ayant émergé au Pérou.

Visite de la pyramide de Pucllana ; construite en briques faites à la main. Elle date de plus de mille ans, mais a déjà une architecture résistante aux séismes (alors que la cathédrale a déjà été reconstruite trois fois en moins de 500 ans). Elle a été redécouverte en 1981, à l’occasion de la percée d’une avenue à travers une colline utilisée comme spot de moto-cross et déchetterie du BTP.

Le séjour à Lima touche à sa fin, nous repartons de Lima pour Nazca demain, en bus afin de ne pas se faire emboutir entre deux taxis mais avons hâte de remonter sur nos vélos.

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Thème Stack conçu par Jimmy