Bonjour à toutes et à tous ! Nous vous retrouvons enfin, et avec grand plaisir, pour vous faire partager un peu de ce que nous avons eu la chance de vivre ces dernières semaines, sur la route vers San Francisco. Depuis notre arrivée sur la côte Pacifique le 15 octobre dernier, nous avons vu beaucoup de belles choses et avons continué à faire de magnifiques rencontres, un vrai festival. Autant vous dire qu’il est difficile de faire le choix de ce que nous allons vous raconter !
Premier point important : la météo. Pas un petit brin de nuage (ou presque) à l’horizon pendant quinze jours. Comme nous roulons cap au Sud, nous avons bronzé à moitié. C’est-à-dire seulement côté droit. En ajoutant l’effet décalcomanie des gants et du short, nous commençons sérieusement à douter du succès de notre bronzage en Californie du Sud…
Sur ces considérations hautement essentielles, reprenons le périple dans la ville de Crescent City ! Une nouvelle fois, le hasard a travaillé à notre place. Alors que nous étions sur un trottoir à regarder une carte des environs, une femme, Rose-Mary, nous a abordé et immédiatement proposé de nous loger pour la nuit. Avions-nous l’air si fatigué ? Toujours est-il que cela a été plus que spontané. Et quelques instants plus tard, nous installions le campement du jour dans une chambre avec vue sur l’océan. Pour une première journée près du Pacifique, nous avons été gâtés ! Ont suivi : balade sur la plage au coucher du soleil, dîner très sympathique avec Rose-Mary et sa sœur. Nous nous sentions tellement bien que nous avons cédé à son invitation de rester une journée de plus. Crescent City est une ville côtière, à ne pas confondre avec une station balnéaire. La dernière est animée, l’autre…. pas ! Nous avons tout de même pu profiter d’une belle journée et voir nos premières otaries sauvages.
Nous sommes repartis ensuite vers le Sud, en longeant cette fois-ci l’océan au plus près. Nous, qui nous croyions sortis des montagnes, avons vite compris qu’ici bord de mer ne rime pas du tout avec promenade de santé. La route enchaîne les hills (traduit par collines mais comprendre montagne en fait). Nous avons dû cumuler presque autant de dénivelé positif que durant nos belles journées de montagne. Mais le jeu en vaut la chandelle : la route est absolument sublime et très variée ! En quelques kilomètres, on passe du bord de la plage, au sommet d’une falaise, en passant par une forêt de séquoias géants.
Après deux belles journées de route (dont 90 kilomètres le deuxième jour), nous sommes arrivés bien fatigués dans la cité victorienne de Eureka, au crépuscule. Pour la première fois en un mois, il n’a pas été facile de se faire accueillir ce soir-là. Eureka est une grande ville, les habitants y sont sûrement plus frileux qu’à la campagne. Toujours est-il que nous avons fini encore une fois par avoir beaucoup de chance en frappant à la bonne porte. Jennifer, notre hôte du soir, vit dans une si grande maison qu’elle loue plusieurs chambres à des étudiants. Il y règne une très bonne ambiance. Nous avons fait une cure d’oxygène cette nuit-là car nous avons dormi non pas dans une chambre, ni dans la tente mais dans… une serre !
Le courant est très bien passé avec Jennifer, qui est principale d’une petite école s’occupant de jeunes ayant besoin d’un encadrement différent de celui proposé par le système classique. Elle a donc trouvé intéressant que nous présentions notre voyage à ses élèves. Nous sommes donc finalement restés une journée et une nuit de plus à Eureka et avons rencontré ses élèves. Le principe de cette école est très intéressant : les jeunes y apprennent des métiers manuels grâce à un atelier assez inhabituel. Il s’agit d’un musée vivant, des anciens ateliers datant de la fin du 19 siècle, qu’ils continuent à entretenir et utiliser pour restaurer des maisons de style victorien. Deux élèves nous ont très gentiment fait visiter tout cela, en nous expliquant le fonctionnement des machines d’époque, encore utilisées. Le soir, nous avons préparé des crêpes que nous avons dégusté en compagnie de tous les habitants de la maison. Ce fût une très belle soirée !
Après Eureka, nous avons repris la route et sommes de nouveau entrés dans une forêt de séquoias géants. La route que nous avons emprunté s’appelait The Avenue of the Giants. Nous avons vite compris pourquoi en découvrant la taille des arbres. Puis, elle est devenue très montagneuse : d’immenses montées et de fabuleuses descentes, de grandes épingles à cheveux… Nous nous sommes vraiment amusés !
Les jours suivants, nous sommes restés extrêmement proches de la côte. Ça n’a été que du bonheur : un franc et beau soleil tous les jours, de petits villages charmants, nos premières baleines, une route absolument splendide, des gens très sympathiques. En racontant cela, tout donne l’impression d’être parfait. Ce n’est pas romancé et pourtant c’est vrai : tout était parfait ! De plus, nous avons rencontrés de plus en plus de cyclotouristes. Jusqu’à la Californie, nous avions en fait emprunté une route réellement désertée par les cyclistes qui, traditionnellement, circulent plus sur la route 1, qui longe la côte Ouest des USA. C’est assez amusant, chacun va à son propre rythme. Il y a ceux qui tracent la route, à la recherche de vitesse, ceux qui trimbalent leur planche de surf et / ou leur chien, ceux qui sont en week-end et ceux qui sont sur la route pour plusieurs mois. Il y a aussi des marcheurs. Et tout ce petit monde se croise et se recroise au gré des étapes.
En avançant vers le Sud, la route se faisait tantôt plus douce, tantôt très vallonnée. Quelques jours avant d’arriver à San Francisco, nous avons rejoint la faille de San Andréas. Il s’agit de la très grande faille de subduction qui court tout le long de de la côte Ouest des USA et qui est à l’origine de très nombreux séismes (trois tremblements de terre rien que la semaine dernière). Nous avons vraiment roulé sur la faille, il n’y a rien à voir, tout se passe en sous-sol, mais rien que de le savoir c’est tout de même impressionnant !
Cette étape a été magique pour nous. Juste avant d’arriver à San Francisco…
La suite au prochain épisode… mouahahaha !