La croisière s'amuse !
Il nous aura fallu du temps pour nous remettre devant l'écran du pc et reprendre notre récit, pour raconter enfin la fin de notre périple. Un mois pour être précis, puisque nous sommes bien arrivés le samedi 20 avril, à midi tapant. Notre emploi du temps a été pour le moins chargé depuis, entre séjours en Vendée et en Bretagne, apéros avec les copain, retrouvailles à droite et à gauche. Le temps défile à grande vitesse, c'est un tout autre rythme... Et comme d'habitude, il nous a fallu un certain temps pour digérer les événements de ces dernières semaines, riches, très riches en émotions. Départ du continent américain adoré, fin du voyage, famille et amis... Larmes de nostalgie et de joie sont donc abondamment au programme de cet article et du suivant !
Mais pour l'instant, faisons donc un bond en arrière dans le temps. Le 14 mars, nous embarquons à bord du Costa Fortuna. Ce mode de déplacement à vitesse modéré est vraiment inattendu, mais nous convient car il va nous permettre de revenir lentement. On est bien loin de l'état d'esprit nomade du voyage à vélo, mais au moins nous nous épargnons un retour express en avion... Nous prenons goût aux voyages à petite vitesse. Nous redoutons tout de même un peu l'univers de la croisière qui, nous le pressentons, ne va pas trop coller à notre mode de voyage. Essayons de vivre cette "aventure" comme une expérience ethnologique, et ouvrons tout grand nos yeux, nos oreilles et... nos esprits !
Les chiffres de la "barcasse" parlent d'eux-mêmes :
- longueur : 272 mètres,
- largeur : 37 mètres,
- 13 ponts,
- vitesse de croisière : 20 nœuds,
- 1358 cabines,
- 4 restaurants,
- 11 bars,
- 6 jacuzzis,
- 4 piscines et 1 toboggan aquatique,
- 1 terrain de sport,
- 1 théâtre (sur 3 étages, évidemment...),
- 1 casino,
- etc.
Tout ça pour un bateau ??? Oui oui oui ma bonne dame ! Autant vous dire que lorsque l'on rentre dans un bâtiment de cette taille pour la première fois de sa vie, il y a de quoi être paumé pour quelques jours. Nous prenons donc possession de notre cabine, petite boîte de quelques mètres carrés mais somme toute bien conçue et pas trop étriquée. Nous avions choisi la catégorie 3ème classe, sans accès sur l'extérieur, mais finalement plus luxueuse que toutes les chambres d'hôtel du voyage : lit double avec literie confortable, salle de bain privée, chambre entretenue plusieurs fois par jour... La grande classe quoi ! Pour la première fois depuis 18 mois, nous nous apprêtons à dormir plus de 10 jours consécutifs au même endroit. Il va falloir tenir !
Les deux premiers jours, nous sommes comme deux gamins lâchés dans un grand terrain de jeu. Nous parcourons en long, en large et en travers le bateau, et essayons de passer dans tous ses recoins. Ça prend du temps ! Un petit tour au sauna, un plouf à la piscine, un peu de lecture sous le soleil brésilien et sur les ponts extérieurs, on s'occupe. Le premier choc frontal avec "l'univers croisière" se fait au premier dîner. Le soir, le repas se prend dans un des restaurants, nous sommes placés de façon aléatoire. Il faut savoir que pour chaque soirée, un thème est "suggéré" pour l'habillage : décontractée, de ville, ou chic. Ce premier soir est normalement décontracté... Mais quand nous voyons les tenues de ces dames, nous comprenons vite que le décalage va être total. Nous n'avons que nos habits de randonnée, on ne peut plus chics évidemment, et déjà la débauche de vêtements et de bijoux commence ! Gloups. La grosse claque est prise à la première soirée "Gala", où on ne compte plus perles et diamants que ces dames exhibent avec fierté. Peu nous en importe, mais nous sentons que notre présence intrigue ou en chiffonne quelques uns. tant pis pour eux !
Tout à bord est fait pour consommer au maximum, et ça marche. Entre les cocktails, les objets de camelote vendus "à très bons prix", les excursions d'escale hors de prix, certains doivent lâcher de véritables fortunes au cours de ces croisières. La moyenne d'âge est plutôt, disons... élevée, avec, sur 3000 passagers, soixante personnes de moins de cinquante ans. Ambiance débridée garantie ! Même les quelques jeunes étaient déjà vieux dans leur tête, un bonheur ! Sans compter les sempiternelles réclamations et autre coups de gueule d'éternels râleurs qui ont tout pour passer un bon moment, et arrivent encore à se prendre la tête pour des détails futiles. Nous avons même vu des gens se taper dessus à plusieurs reprises, littéralement parlant je veux dire. Hallucinant ! Les gars du bureau des réclamations ne doivent pas être gâtés. Heureusement, nous avons réussi à rencontrer quelques personnes sympa, mais dans l'ensemble, nous n'avons pas vraiment accroché... Trop de décalage peut-être avec notre environnement de ces derniers mois. Nous nous y attendions un peu, il faut dire.
Mais ne crachons pas dans la soupe, nous sommes bien contents de rentrer à ce doux rythme. En plus de cela, nous faisons plusieurs escales : six escales au Brésil, puis une aux Canaries, une à Madère, une à Lisbonne, et enfin Cadix. Bien que ces escales soient très brèves (de 4 heures à 8 heures pour les plus longues), elles nous permettent de sortir du bateau et de découvrir de jolies villes pour préparer le prochain voyage (voila une allusion bien discrètement placée). Nous profitons des escales brésiliennes, et le 21 mars, nous regardons lentement s'éloigner les lumières du port de Fortaleza, marquant notre départ du continent américain. Beaucoup d'émotions quand même et déjà des larmes, pour changer.
La traversé de l'Atlantique prend seulement 5 jours. Voici le programme type d'une journée en mer sur un bateau de croisière, pour ceux qui se posaient la question : lever, petit déjeuner au buffet du pont extérieur, lecture et autres activités, un peu de vélo d'appartement à la salle de sport (ben oui, y en a une), douche, déjeuner, film, tour du bateau, goûter, plouf dans la piscine, spectacle au théâtre, film, dîner, un petit verre les soirs de fête, balade nocturne sur les ponts, dodo. Bon, un jour à ce rythme, ça va, plus de quatre, bonjour les dégâts ! On s'encroûte vite et le manque de changement se fait sentir. Il nous tarde de remonter les vélos, et de reprendre la route... Au fur et à mesure que nous remontons vers le Nord, les températures sont moins clémentes et le ciel est plus menaçant. Un présage sur le temps des prochaines semaines peut-être ?
Le 30 mars, nous accostons sur les quais de Lisbonne, nous respirons de pouvoir un peu changer d'air. Une des premières idées qui nous vient en tête est : "Ça y est, il y a une route d'asphalte qui mène d'ici à chez nous !" Quelle sensation bizarre ! Et quelques jours plus tard, au terme de vingt jours de croisière, nous débarquons enfin pour le tronçon final du voyage. Finalement, nous ne regrettons pas ce moyen de retour, qui permet une ré-adaptation en douceur. Le cadre est certes... particulier, il faut être assez patient pour supporter quelques stéréotypes de personnes fort peu agréables, et qui se croient tout permis sous prétexte qu'elles ont du pognon. Mais nous avons pu reprendre une dernière fois notre souffle avant d'entamer la dernière migration vers le Nord. Mais tout cela sera pour un autre article.
En direct de la cale de Mordreuc, Bretagne. À vous les studios !
Commentaires (1)
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clairette
Bon je veux bien croire qu'oliv' est repris le boulot, mais marie a tout son temps pour réaliser LE dernier article !! On attend nous !!!