Un stage à la ferme
¿ Que tal amigos ? Une fois n'est pas coutume, voici un article un peu particulier car aujourd'hui nous ne parlerons pas des vélos. Non, Olivier n'est pas retourné à l'hôpital, mais sur notre route entre la ville de Léon et celle de Mexico (article à venir dès que nous aurons atteint cette dernière), nous avons eu une étape toute simple mais inoubliable dont nous souhaitions vous parlez en particulier.
Après être partis de Léon, nous avons commencé à rouler à travers un paysage vraiment
agréable en comparaison avec les désert de Basse Californie : champs verts, petites routes de campagnes, villages et villes à l'ambiance et à l'architecture attirantes... Un vrai plaisir ! C'est dans ce contexte très champêtre que, au hasard de la route comme d'habitude, nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans une petite ferme au-delà du village de Tejamanil.
Tout de suite, le courant est très bien passé avec notre "famille du jour" qui nous a autorisé à installer nos hamacs entre 3 arbres du jardin. Après nous avoir laissé prendre une bonne douche chaude (c'est préférable après une journée de vélo sous le soleil mexicain, on vous laisse imaginer les odeurs...), la discussion s'est vite engagée autour de notre voyage dont ils étaient très curieux. Et c'est tout naturellement qu'ils nous ont invité à dîner en leur compagnie. Alors que nous nous régalions de quesadillas et de frijoles, la conversation a (forcément) dévié vers la cuisine et la gastronomie. C'est d'ailleurs certainement une tradition française de parler cuisine en mangeant. Maria nous a alors spontanément proposé de rester le lendemain afin de nous apprendre la confection des tamales, dont nous vous avions déjà parlé dans l'un de nos articles mexicains. Olivier en est fan : nous avons immédiatement accepté. Pompon sur la pomponnette : nous avons en fait pu dormir à l'intérieur car on nous avait aménagé un petit coin dodo dans une des pièces de la maison.
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous sommes donc réveillés dans cette petite ferme pleine d'animaux : des chiens, des chats (10 !), des poules et leurs poussins, des oies, des vaches (qui sont le principal revenu d'activité), des chèvres, etc. La famille Gutierrez-Perrez possède également des terres sur lesquelles ils cultivent, suivant les saisons, le blé, le maïs, l'alfalfa (herbe pour les vaches) et les tomates. Il s'agit d'une ferme aisée car, au contraire de certain de leurs voisins, ils ont une grande richesse : un puits. Afin de protéger les nappes phréatiques, le forage de puits est maintenant bien plus réglementé qu'à l'époque où ils ont fait construire le leur. Actuellement, réaliser un tel ouvrage nécessite de payer une petite fortune en taxes gouvernementales, ce dont bien peu d'agriculteurs sont capables. Et sans ça, le climat sec ne permet pas une production suffisante pour en vivre.
Notre première activité de cette journée à la ferme a été plutôt instructive car pour la première fois pour nous deux, nous avons appris à traire des vaches. Si Dinora et Maria de los angeles ont été de bons professeurs, nous avons été de bien piètres élèves car avec notre seul travail, il aurait été difficile de livrer le lait à temps. Nous savons maintenant traire une vache mais les élèves sont encore loin d'égaler les maîtres en terme de débit (on est même assez ridicule).
La journée s'est ensuite enchaînée sur un deuxième petit déjeuner à base de tortillas, haricots et un mélange de chorizo-oignons (à son retour en France, Olivier pense maintenant écrire un livre : "Comment j'ai réussi à prendre 1kg par jour sans manger de Nutella"). Tout ça pour nous donner suffisamment de force car un gros travail nous attendait : l'initiation à la préparation des tamalés par Maria et Dinora!!! Nous avons passé quelques heures dans la cuisine - les chefs d'œuvres demandant souvent beaucoup de travail. Voici, pour faire vite, les grandes étapes de cette recette :
- Faire bouillir du maïs (quelle quantité ? Beaucoup) dans une eau à laquelle vous aurez au préalable ajouté de la craie (pourquoi ? parce que c'est très bon pour le corps, si si si) ;
- Mener les grains de maïs cuits au moulin du quartier pour en obtenir une purée ;
- Préparer la garniture : dans notre cas, du porc mélangé à une sauce préparée avec de la tomate verte, du piment (beaucoup, on est au Mexique), de l'aïl, du cumin, des clous de girofle et quelques baies ;
- Pétrir la pâte de maïs dans un ancien seau de lubrifiant pour moteur de tracteur. Ajouter de la graisse de porc (quelle quantité ? beaucoup), du carbonate de sodium, une bonne poignée de sel, de la levure ! Rajouter un peu d'eau, il faut bien dissoudre tout ça (attention, ça fait des bulles. Non, bon ça ce n'est pas vrai) ;
- Tartiner généreusement la pâte de maïs sur l'intérieur de feuilles de maïs ;
- Déposer un peu de garniture à l'intérieur de la feuille et enrouler délicatement la feuille pour la refermer autour d'elle même. Attention, il ne s'agit pas de suivre l'exemple de Marie et d'en mettre la moitié par terre, sur ses mains ou sur son pantalon..
- Disposer les tamalés ainsi obtenus dans une cocotte et faire cuire à la vapeur ;
- Déguster !
Dinora avait aussi préparé en même temps des tamalés sucrés, avec de la noix de coco et des raisins secs. Le soir venu, une bonne partie de la famille a débarqué en habits du dimanche dans la petite cuisine pour nous aider à manger cette quantité astronomique de tamalés que nous avions cuisiné, peut-être un peu aussi pour venir voir les petits français et goûter aux crêpes bretonnes (au lait de la traite du matin, ni écrémé, ni pasteurisé, et au œufs de la ferme) que nous venions aussi de préparer. Un super bon moment !
Le lendemain, il a bien fallu repartir : la route et les vélos nous attendaient. Et puis c'est comme ça, on ne peux malheureusement pas s'éterniser à chaque arrêt. C'est aussi ça qui fait toute l'émotion du voyage. Nous avons en tout cas passé une journée formidable et un peu hors du temps grâce à la générosité de cette famille adorable. Mille merci à Soledad, Cornelio, Maria de los angeles, Dinora, Daniel et Steven qui nous ont accueilli sans compter et nous ont fait partager un tout petit bout de leurs vies en toute simplicité. Ils nous ont montré encore une fois que oui, nous avons eu grandement raison de nous "aventurer" au Mexique, c'est un pays qui vaut bien plus que l'image que l'on veut bien lui donner dans les médias européens.
Enfin bref on s'éclate !
La Dring Team, en direct de Queretaro, à vous les studios.
Commentaires (9)
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Monique
Génial !! Si j'ai bien suivi la recette filmée il faut utiliser des feuilles de maïs sèches... C'est vrai que ça a l'air délicieux ! Mais j'ai peur de ne pouvoir réaliser ce plat, uniquement à cause de l'imprécision des quantités indiquées par vous. Mille bisous. Monique
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papounet
Bonjour Maïtté. Est ce qu'on peut cuisiner les tamalès avec des feuilles de gitanes maïs ? En tout cas on sait maintenant d'où Olivier tire son mal au ventre.... des Tamales....tomac Oui je sais c'est un très indigeste jeu de mots mais je n'ai pas pu résister.
Continuer à nous faire saliver avec vos délicieuses recettes. -
Adrien
Oh, des vaches de race anglaise au Mexique... cherchez l'erreur !
Enjoy -
Josiane HAVARD
toujours intéressant vos commentaires... continuez et quand vous rentrerez vous pourrez écrire un livre sur tout votre périple... quels adorables gens et quelle richesse de ces échanges.. bonne route et à bientôt avec toutes nos amitiés peut-être aurons-nous la chance de vous rencontrer un jour du côté de Nantes!! amicalement Josiane et Pierre
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aurore
Merci pour la recette... Quand jai commencé à lire, je me suis dit : génial, je vais tester ça ! Mais je me heurte à un petit problème : il faut que je trouve un ancien seau de lubrifiant pour moteur de tracteur !
Profitez du soleil ; ici il neige !
Bisous ! -
papounet
de très belles photos,j'aime beaucoup celle de soledad devant ses casseroles.bonne route en attendant un nouvel article.bisous.
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clairette
ENCORE une belle rencontre !! et de très belles photos.
gros bisous à tous les 2 -
nathalie
coucou les amis...
c'est extraordinaire...vous nous faites saliver à tous les niveaux...quel bonheur effectivement... merci de nous le faire partager...mille bisous.
nathalie et bertrand -
Francis et Soizic
Nous suivons vos aventures depuis quelques temps et c'est toujours un plaisir de regarder vos superbes photos ... nous aurons certainement quelques détails supplémentaires par Bruno et Nanou qui viennent diner à la maison ce soir !
Gros bisous et à bientôt
Francis, Soizic, Laura, Adrien et Romane