French English Portuguese Spanish

Dernières Nouvelles

La croisière s'amuse ! goo.gl/6aAIK Un nouvel article sur le site flambant neuf de la Dring Team

mardi 21 mai 2013

Salut à tous ! Notre site est actuellement indisponible pour cause de travaux... Remise en route cette semaine avec un nouvel article !

lundi 20 mai 2013

Un énorme merci à tous, famille et amis, pour votre présence samedi dernier. Ce retour au bercail était inoubliable et incroyable !! Merci !

lundi 22 avril 2013

 

Un an sur la route !!!

previewUn an, une année, douze mois, trois cent soixante cinq jours... Voilà déjà tout ce temps que nous sommes partis de France !! Nous avons du mal à y croire nous même. Pour l'occasion et comme promis, voici un épisode glacé de nos aventures péruviennes : la traversée de la Cordillère Blanche !

En guise de préambule, rappelons quelques chiffres et faits : "la Cordillère Blanche, c’est 50 pics à plus de 5700 mètres dont 22 sommets à plus de 6000 mètres, répartis sur une chaîne de 22 km de large et 180 km de long. En comparaison l'Amérique du Nord ne compte que 3 sommets supérieurs à 5700 m et l’Europe aucun bien sûr !" (Encyclopédie Dou & Dou). Cela nous impressionnait énormément. Au point que

lors de la préparation de notre voyage, lorsque nous en parlions un peu autour de nous, il nous arrivait de dire : "Nous irons au Pérou, oui, mais nous serons raisonnables, nous ne ferons certainement pas des traversées comme celle de la Cordillère Blanche ! Hey, pas fou hein !" (véridique). Eh bien, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !

Être en compagnie de Rémi et Jennifer nous a sûrement aidé à tous nous sentir un peu plus fort face à l'ampleur du défi. Et le mardi 4 septembre, nous remontons sur nos petits vélos, fonçant droit vers ce monstre, cette chaîne majestueuse, ce bijou de roche, de neige et de glace. Le premier jour commence plutôt sous de bons auspices : une bonne route d'asphalte bien lisse, en pente très douce, un grand ciel bleu, le guidon de Marie au meilleur de sa forme malgré son accrochage récent, et une excitation pas du tout cachée d'aller se frotter à la haute montagne. Une première petite pause dans la ville de Yungay histoire de faire les dernières petites courses : boîtes de thon, pain, petits gâteaux et quelques tomates. Et nous voici embarqués sur une piste piquant droit vers les premiers sommets enneigés, défoncée, parfaitement comme on les déteste, pleine de caillasses pointues, de sable et de trous. En plus de cela, un vent frais se lève et de vilains nuages s'amassent dans les hauteurs. Le doute s'installe, la fatigue est déjà là : serons-nous suffisamment de taille pour réussir à passer cette gigantesque barrière naturelle ?

Après une bonne journée et déjà presque mille mètres de dénivelé engloutis, nous arrivons au petit village de Huachao, que les habitants semblent avoir déserté. Le vent est toujours là, nous commençons à bien nous refroidir, et l'idée d'une nuit dehors ne nous emballe pas plus que ça. Alors que nous cherchons un moyen de dormir dans l'école, une petite dame nous invite spontanément à dormir chez elle : parfait ! Nous profitons donc des derniers rayons du soleil les fesses posées dans l'herbe du jardin de Jenny. Les nuages se dissipent même, nous laissant enfin voir les sommets environnants, dont le superbe Huascaran, plus haut sommet du Pérou avec ses 6768 mètres. Vivement le jour d'après !!

Deuxième jour de l'ascension. Nous prenons notre temps : il ne nous reste que 18 kilomètres jusqu'aux lagunes de Llanganucho où nous espérons bivouaquer. Erreur ! La pente est forte et la route toujours aussi mauvaise. Nous comprenons vite que la journée ne sera pas aussi facile qu'espéré. Nous arrivons enfin à l'entrée du parc national de Huascaran où un garde qui semble n'avoir jamais appris à sourire nous attend. Nous apprenons qu'il nous faut payer un droit d'entrée : 5 soles. Très bien, pourquoi pas si cela sert à protéger le parc. Sauf que... nous allons à priori rester plusieurs jours dans l'enceinte du parc, et que du coup il nous faut payer non plus 5 mais 65 soles !!! Nous sommes gringos quoi ! Nous avons de l'argent plein les poches, c'est évident ! En tout cas, c'est le raisonnement local...

Heureusement, c'est là que le bon sens péruvien rentre en jeu. Nous avons 65 kilomètres à faire pour traverser le parc, sur une piste très difficile et chaotique, et avec un passage à un col à 4730 mètres d'altitude. Impossible à faire en un seul après-midi, cela saute aux yeux, même pour un cycliste débutant ! Pourtant, lorsque nous expliquons au type que c'est ce que nous allons faire, il ne bronche pas, et nous passons en payant seulement les 5 soles. Trop fort ces péruviens !

Le reste de la journée est très laborieux, la piste empire (comme si c'était possible...). Le moral est un peu au fond des chaussettes pour Marie. Heureusement, pédaler à quatre c'est vraiment plus facile, les plus motivés sont là pour pousser en avant ceux qui ont un coup de mou. À force d'appuyer sur les pédales, nous finissons par enfin arriver aux lagunes de Llanganucho. Le spectacle récompense nos efforts : deux magnifiques lacs sont posés là, entre des parois quasiment verticales, comme deux émeraudes aux couleurs changeantes. En arrière-plan, les glaciers commencent à se laisser découvrir et les pics enneigés paraissent plus proches que jamais. Nous calons là notre bivouac du jour, qui pourrait être parfait si les températures étaient un peu plus clémentes. Pas un bruit, pas une lumière, seulement nous 4, les montagnes et les vaches. Du bonheur !

Troisième jour. L'excitation et l'appréhension sont à leur maximum ! Une très grosse journée nous attend, nous nous levons donc avant le soleil pour pouvoir partir au plus tôt. Il fait vraiment froid, il y a toujours du vent, le petit-déjeuner à l'avoine bouilli n'est pas des plus motivant... À 7 heures, les tentes sont pliées et nous sommes partis. Nous prenons vite de la hauteur malgré notre toute petite vitesse.

Le panorama est à couper le souffle, et d'ailleurs notre souffle se coupe, mais plutôt à cause de l'altitude. La piste qui monte au col et qui nous attend est monstrueuse : on dirait vraiment un mur de 1000 mètres de haut, sur lequel les hommes se sont patiemment frayés un chemin. Plus nous montons, mieux nous pouvons contempler les sommets et glaciers qui commencent à nous entourer. Nous passons dans un autre univers, où tout n'est que minéral. Les plantes se raréfient, la place est libre pour les cailloux et le sable seulement. C'est extrêmement impressionnant. Nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre des forces et pour admirer cet incroyable paysage. De notre vie, nous n'avons jamais été aussi haut. C'est magique !

Malheureusement, Marie n'arrive pas suffisamment à s'adapter à ces hautes altitudes, et après une heure un peu difficile avec de méchantes douleurs dans la poitrine, le "sorocho" (mal des montagnes) l'empêche d'aller beaucoup plus loin. Encore une fois, l'équipe est là, et un relais s'organise pour lui permettre de monter à pied sans avoir à se traîner son vélo. L'objectif est d'arriver tous ensemble au col à 4740 mètres ! Mais la fatigue est la même pour tout le monde et la tâche est difficile. Malgré la grande frustration que cela implique, nous (Marie et Olivier) décidons de faire du stop camion pour passer le col, alors qu'il ne reste seulement que 300 mètres de dénivelé à manger tout cru (sur les 2600 mètres que nous avions à faire !!!). Dur dur, mais c'est comme ça. C'est la dure loi de la montagne !

Nous voilà donc embarqués avec nos montures dans la benne d'un camion de chantier, et en deux temps trois mouvements, nous voila au col. Nous continuons encore un peu pour redescendre vers 4400 mètres et calmer le sorocho de Marie. Nous attendons Rémi et Jenn, qui passent courageusement le col à vélo, allongés dans l'herbe au bord d'un petit lac d'altitude. À leur arrivée, nous plantons là le plus haut bivouac que nous ayons jamais fait. À la nuit tombée, la température est glaciale et la fatigue de la journée se fait sentir. Malgré le manque d'oxygène qui rend parfois les nuits agitées, à 19 heures nous sommes couchés, et à 20 heures tout le monde dort...

Durant le nuit, les températures chutent : nous passons allègrement au dessous de zéro. Des stalactites ont poussé au fond de la tente, le seau d'eau de vaisselle a complètement gelé. Heureusement, nous sommes bien au chaud dans nos super duvets. Au matin, nous restons bouche-bée devant le décor qui est autour de nous. Le givre recouvre tout, le ciel est limpide, les montagnes incroyables. Il fait très froid, mais le soleil qui se lève nous réchauffe vite. Nous ne sommes pas pressés, nous profitons du spectacle...

Après avoir replié le campement, nous redescendons doucement sur la piste toujours aussi difficile. Les arbustes pointent de nouveau le bout de leur nez, les températures s'adoucissent, le vert refait peu à peu son apparition, tout comme les hommes. Nous sortons enfin du parc et, en milieu d'après-midi, nous arrivons à Yanama.

Depuis là, nous avons été obligé d'accélérer le rythme pour ne pas arriver trop tard en Bolivie, et profiter des dernières semaines de la saison sèche. Nous avons donc fait plusieurs trajets (loooooooongs) en bus : Yanama - Chavin, Chavin - Lima (10 heures) puis enfin Lima - Cusco (22 heures). Le voyage en bus au Pérou est quelque chose d'assez disons... particulier. Mais cela sûrement ré-évoqué dans un autre article, cela vaut vraiment la peine qu'on s'y attarde !

Nous sommes donc actuellement à Cusco, belle ville pour célébrer une année de voyage ! Beaucoup de choses nous manquent de la France : la famille bien sûr, les amis évidemment. Nous aimerions parfois avoir le pouvoir de nous télé-transporter pour passer un peu de temps avec ceux que nous aimons et qui sont loin, être là pour les coups durs et aussi les heureux événements (Bienvenue à Benoît, le premier fils de Pauline et Pierre-Yves ! Nous pensons fort à vous). Ou tout simplement passer une bonne soirée entre amis à faire la fête. La nourriture française nous manque aussi, ah oui alors ça c'est vraiment dur ! Qu'est ce que nous donnerions pour du bon pain, un bon fromage, un petit morceau de canard confit et un bon verre de vin... ! Ce voyage nous rappelle combien nous aimons d'où nous venons.

Mais ce voyage, c'est du bonheur en barre ! Nous ne rentrerons finalement que courant mars 2013, nous avons pris du "retard". On s'éclate, on profite, on rencontre plein de gens, on se fait des amis, on galère puis on en rigole. C'est un concentré de vie, tout y est démultiplié, les efforts, les émotions. C'est une des meilleures décisions que nous ayons jamais prises. Nous nous faisons des souvenirs qui resteront gravés à jamais dans nos mémoires. Nous apprenons à voir le monde sous un autre angle. L'avenir n'a jamais été aussi incertain, et pourtant nous n'avons jamais été aussi optimistes. Nous commençons petit à petit à envisager "l'après voyage", à penser au retour et à notre futur vie d'adultes responsables. Ce voyage nous ouvre les yeux sur l'essentiel. Le retour sera sûrement compliqué, mais la vie est bien plus simple que ce que l'on veut nous faire croire. Bref, nous aimons notre vie nomade, quoique provisoire. Nous aimons cette fantastique odyssée. Le voyage à vélo, il n'y a rien de tel ! Bref, nous sommes HEU-REUX !!!

IMG_3923

Commentaires (17)

Charger les commentaires précédents
Ajouter un commentaire
JoomSpirit