Costa Rica : Pura Vida !!!

Bonjour à tous !
Voici le dernier article qui paraîtra sur le Costa Rica : ce n'est pas un grand pays, mais nous y avons finalement passé beaucoup plus de temps que prévu. À circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles !
Commençons cet article par un bond en arrière dans le temps, jusqu'au 1er avril 2012, date à laquelle nous avons passé la frontière séparant Nicaragua et Costa Rica. Après de nombreux kilomètres sur la Panaméricaine, au soleil, au chaud, entre les camions et autres véhicules motorisés trop rapides à notre goût, une crise de flemme et l'envie d'arriver vite à

San José nous ont pris : nous avons fait les derniers kilomètres en bus. Honte sur nous ! Houuuuuu ! Mais bon, c'était bien quand même...

A l'arrivée nous attendait notre contact, Miguel. Oui, nous avons de la chance, nous arrivons souvent à trouver des âmes charitables qui veulent bien nous aider pendant plusieurs jours dans les grosses villes que nous traversons. Mais comment les trouvons-nous ? Pour cette fois-ci, suivez bien : nous avons rencontré Miguel car il s'agit du compagnon de la soeur de la femme du maître de stage de Marie au Brésil en 2009. Facile ! Merci en tout cas aux acteurs de cette "chaîne de l'amitié" (hiiii) et surtout à Miguel et Nancy qui nous ont bichonné comme rarement nous l'avons été !

Bref, nous sommes donc restés tout d'abord deux jours chez eux, en attendant impatiemment l'arrivée des parents de Marie. Puis, après le séjour dont nous vous avons déjà parlé, nous y sommes retournés encore quelques jours histoire de... euh... récupérer. Mauvaise excuse. Toujours est-il qu'au lieu d'y passer une journée, nous avons finalement squatté cinq jours. C'est que voyez vous, nous avions trois articles et des bricolages sur le feu. Non content de nous mitonner de supers repas (pour lesquels nous ne pouvions surtout pas donner un coup de main "statut d'invités oblige"), Miguel et Nancy nous ont montré San José. Bon, la ville n'est pas extraordinaire, rien de fabuleux, mais c'était très sympa.

Enfin, le jeudi 26 avril, avec la force et la volonté de la bernique qui, à contre-coeur, se détache de son douillet rocher, nous avons réussi à donner nos premiers coups de pédale pour sortir de la capitale du Costa Rica. Les premiers kilomètres ont été un peu dur (c'est fou l'entraînement qu'on peut perdre en 3 semaines d'inactivité physique) car nous avons directement attaqué en montagne. Youhou ! À nous les montées ! Mais le paysage était très joli, ça motive. Nous avons fait une première halte à Turrialba, car Marie voulait y visiter un centre de recherches en agronomie : le CATIE. A son grand dam, point de chercheurs de disponibles : nous avons débarqué au beau milieu d'une foire internationale qui se tenait dans les locaux ! C'était un peu dommage pour Marie, mais nous avons du coup passé la journée à la foire et c'était très chouette. Il y avait plusieurs petits spectacles, et - ça a beaucoup plu à Olivier - des stands qui proposait des mets de nombreux pays. Une bonne surprise !

Nous sommes ensuite descendus des montagnes pour nous diriger vers la côte Caraïbes. Attention, voyageurs qui lisez ces lignes et qui comptent peut-être y aller : cet endroit est un piège !! Nous nous sommes innocemment dirigés vers le village de Cahuita. Et là, PAF ! C'est là que le piège s'est refermé ! À la recherche d'un endroit pour la nuit, nous nous sommes arrêtés devant la belle maison de vacances de Luis. Il faut vous planter le décor pour bien comprendre ce qui va se passer : imaginez une belle maison ouverte sur l'extérieure. Elle est joyeuse et colorée. Au rez-de-chaussée, une cuisine en pleine air, un grand espace couvert, et une grande chambre dont la cloison n'est constituée que d'une moustiquaire. À l'étage, encore des chambres, et un gigantesque espace de vie sur une belle terrasse. Tout cela fait face à la mer, de laquelle la maison n'est séparée que par une fine route et une rangée de cocotiers. Elle est également entourée d'une belle pelouse verte et dense. Par derrière, dans un jardin bien entretenu, se dressent de nombreux arbres fruitiers. Nous avons pilé devant cette maison pour tout cela, et aussi parce que leurs occupants nous ont fait de grands signes amicaux.

Nous avions à peine fini de formuler notre demande d'hébergement pour une nuit que déjà, Luis nous montrait notre chambre. Nous avons côtoyé finalement assez peu de costaricains (Ticos comme on dit là-bas) mais déjà on les aimait vraiment bien. Mais cet échantillon là peut-être qualifié d'assez exceptionnel. Nous avons été accueillis comme si nous nous connaissions depuis trente ans (oui vraiment). Après une première soirée très agréable, il nous a proposé de rester plus de temps. Mais comme nous avions prévu de rejoindre les Mistrals, il nous a tout simplement proposé de les inviter également. Et puis, comme si ça ne suffisait pas : repartant travailler à San José, il nous a laissé les clés de chez lui, avec les instructions pour fermer la maison, et en ajoutant que si nous souhaitions y rester 3 semaines, ce serait avec plaisir. Voila. Sans arrière-pensées, sans rien demander, spontanément.

Alors, nous, ça nous fait beaucoup réfléchir ce genre de comportement, tous ces gens que nous rencontrons depuis le début. Déjà ça nous rassure finalement, malgré tout ce que les médias montrent, entre autres, eh bien depuis huit mois, nous apprenons que les hommes sincèrement bons ça existe, et qu'ils représentent même la majorité de l'Humanité. Et ça nous fait aussi beaucoup penser sur nous-mêmes : comment nous, nous réagirions si des types à vélo venait frapper un soir à notre porte ? Est-ce que, même avec tout ce que nous vivons, nous serions prêts à réagir si positivement et spontanément ? Comment accueillerons-nous un étranger ? Peut-être certains trouveront-ils ça un peu cliché, mais nous, ça nous touche chaque semaine un peu plus. Nous imprimons ça fort en nous pour nous essayer de nous en souvenir en rentrant.

Bref. Les Mistrals nous ont rejoint le lendemain de notre arrivée, puis quelques jours après une autre famille française adorable en camping-car (visitez leur blog), et une intense semaine et demi de glandouille a commencé comme nous n'en avions jamais connu depuis le début du voyage, et même depuis un sacré bout de temps. Au programme : glandouille totale , observation des vagues depuis la terrasse, lecture en hamac, préparation de repas et d'apéros (il faut bien se nourrir), balades sur la plage, session de body-board dans les vagues, quelques excursions au village à la cool de Cahuita pour y trouver deux ressources indispensables (internet et des pina coladas), dîners sur la terrasse, nuits bercées par le bruit des vagues, etc. Vraiment, la belle vie ! C'était beau ! C'était bon ! C'était magique ! Mille merci Luis !

Autant vous dire que la difficulté de la décision du départ était proportionnelle au bonheur du séjour. Pour la première fois, nous nous étions permis de ne pas avoir en tête une date de départ. Ce qui nous a fait rester une semaine et demi. Dur ! Nous avons enfin réussi à prendre le départ le jeudi 10 mai, en compagnie des Mistrals qui nous ont avancé jusqu'à la frontière avec le Panama. Et ainsi s'est fini l'épisode Costa Rica, riche en toutes sortes d'émotions fortes, clairement un des pays où nous avons passé le moins de temps sur nos vélos. Mais c'était bien ! Disons, un bon sas de décompression avant le grand saut en avant et vers la Colombie !

Nous somme actuellement au Panama, côté Pacifique. La saison des pluies a clairement commencé, mais bon on tient bon. C'est toujours autant de bonheur ce voyage. Nous devrions passer en Colombie à la fin du mois vers de nouvelles aventures ! Nous avons hâte ! A très bientôt pour d'autres nouvelles !

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