Mexico DF : entre métro et pyramides

Il y a certaines choses à ne pas faire en vélo, qui plus est au Mexique :

• prendre l'autoroute : ça c'est fait
• emprunter une voie rapide à contre-sens : ça c'est fait
• croire qu'on a la priorité à une intersection : ça c'est fait
• traverser un périphérique : ça, c'est fait aussi
• entrer dans Ciudad de Mexico : ça, par contre, on n'a pas tenté !

Beaucoup de mexicains nous ont déjà conseillé de prendre l'autoroute en vélo parce que c'est "plus rapide et plus sûr" (véridique, sic). Nous l'avons fait une fois mais nous ne retenterons pas l'expérience. En revanche, tout le monde nous avait déconseillé de rentrer dans Mexico en vélo. Là, on s'est dit qu'il y avait peut-être un conseil avisé à saisir... Voilà pourquoi, la bouche en coeur et la fleur au guidon, nous sommes montés dans un bus à destination de Mexico lundi 6 février. Nous, êtres innocents, avions prévu de finir notre nuit bien calés dans un fauteuil pendant les deux heures de trajet prévues. Nous étions loin d'imaginer que nous arriverions avec chacun un tassement de vertèbres, plus fatigués qu'après un marathon-course en sac. Car notre brave chauffeur, alors que nous roulions sur de petites routes de montagne en gros bus déglingué, se prennait pour un Sébastien Loeb surcafféiné. Eh bien, ça vous donne des émotions fortes !

Le bus n'avait pas fait 100m que nous étions déjà en train de chercher la manette de déclenchement du siège éjectable. Sans parler de la conduite en milieu urbain... Queues de poisson à droite, à gauche, les deux en même temps, accélération à l'approche d'un feu rouge, vitesse limite pulvérisée (pulvérisée aussi la pauvre poule qui voulait finir de traverser la route), dépassement par la droite, etc. Nous avons aussi constaté que, à moins de monter dans le bus à son point de départ, il vaut mieux être vif et sportif, voire cascadeur, pour réussir à y entrer, car celui-ci ne s'arrête pour ainsi dire pas. A peine esquisse-t-il un ralentissement. Pour la descente, et pour les mêmes raisons, il faudrait avoir de sérieuses notions de parachutisme pour être sûr de réussir son atterissage (diplôme de roulé-boulé à présenter pour tout achat de ticket). Et on exagère à peine... En tout cas, on s'est bien marré !

Nous avons fini par arriver, en un seul morceau, enfin deux morceaux pour être plus précis. La dernière étape de cette épopée a été de se rendre jusqu'à chez notre hôte en métro. Mis à part le franchisement des volées d'escalier, cela s'est révélé être être bien plus reposant que le début de notre journée.

Nous avons été hébergés pendant ces quelques jours à la capitale par Olivier et Deborah, couple franco-mexicain, ce qui nous a permis de profiter au mieux d'une des plus grandes métropole du monde (20 millions d'habitants, ça fait quand même un peu de monde). Merci à eux de nous avoir offert cette belle opportunité et les visites guidées, sans cela, c'est sûr, nous n'aurions même pas envisagé d'y passer. Et nous aurions loupé quelque chose...

Car Mexico est une ville étonnante. En cours de géographie, ce que nous avions appris de Mexico se résumait à trois mots : gigantisme, pollution, insécurité. Mais c'est heureusement un peu plus que cela. On y trouve de nombreux musées, de magnifiques quartiers anciens, une grande activité artistique et économique. Il est très facile de s'y déplacer grâce aux transports en commun, notamment son métro. On y trouve même des gens sympathiques ! Incroyable ! Nous, en tout cas, on a beaucoup aimé et nous n'avons surtout pas regretté le déplacement. Pourtant, on est plus difficile à convaincre quand il s'agit de ville... L'ancienne Mexico, Tenochtitlan, fût édifiée début 1300, sur un lac et a compté jusqu'à 250 000 habitants. Les conquistadors espagnols l'ont malheureusement rasée puis ont asseché le lac pour donner forme à l'actuelle Mexico. Allez ! En route pour le musée d'anthropologie, un des plus grands du monde, qui retrace l'histoire du Mexique à travers une incroyable collection.

Pour compléter la visite culturelle, nous ne pouvions passer à côté du site historique de Teotihuacán et de ses pyramides. Cette cité, édifiée à partir de 200 av.J.C, était l'une des plus grandes du monde au milieu du premier millénaire. A son apogée, elle comptait plus de 200 000 habitants. Subitement, elle a été abandonnée pour des raisons encore mal comprises. Même pour les Aztèques, elle était une énigme. Cortès et ses hommes ne l'ont pas rasé pour la simple et bonne raison que, oubliée, elle était enfouie. Bref, un sacré morceau d'histoire, très impressionant !

Après ce séjour hautement culturel, nous avons fini sur une petite note plus légère mais très sympathique. Nous avons été présenté notre voyage à la classe de CP de André, fils aîné de nos hôtes, dans le "lycée" français d'à côté. C'était la première fois que nous nous adressions à un public si jeune, mais là encore nous avons eu beaucoup de questions pertinentes et amusantes. Ils se sont extasiés devant le matériel que nous avions emmené : le sac de couchage de Marie a fait un tabac, et notre popote est, selon eux, "très jolie" ! Nous espérons rester en contact avec eux par l'intermédiaire de leur institutrice, comme nous le sommes déjà avec nos deux classes françaises.

En résumé, une belle étape. Nous reprenons la route lundi, après avoir réglé quelques points matériels. Pour la suite, direction : l'état de Oaxaca, qui s'annonce magnifique, vert, montagneux et riche culturellement. Encore ue fois, ça va pas être facile... ;) On pense fort aux Français qui sont actuellement en pleine ère glaçière. Tenez bon, le printemps est proche !

• < Précédent
• Suivant >