Un pain-serpent entre deux averses
Bonjour et encore bonne année 2013 ! Nous espérons que vous avez tous commencé l'année du bon pied, dans la joie et la bonne humeur comme il se doit. Pour nous, l'année 2012 s'est aussi bien terminée qu'elle s'était déroulée, malgré une météo un peu capricieuse, une fois n'est pas coutume. Mais bon, nous commençons à être vraiment bien au Sud, les paysages ont beaucoup changé et tout est beaucoup plus vert. En peu de temps, nous avons été propulsé des paysages désertiques de l'Argentine (côté Est des Andes, et donc climat sec) aux forêts humides, très humides du Chili. Ça fait du bien après autant de temps !
Nous partons de Valparaiso le 19 décembre en bus, afin d'éviter un tronçon de Chili réputé peu intéressant pour le cyclo-tourisme. Et surtout, nous avons hâte d'arriver dans la région des lacs dont nous entendions parler depuis pas mal de temps. Destination : Temuco, où nous restons une petite journée afin d'attendre Maud, la Cyclo-cigale, car nous avions encore envie de cyclo-chanter un peu avec elle ! De là, nous mettons cap vers l'Est et la pluie, avec en ligne de mire une arrivée côté argentin pour fêter la nouvelle année avec quelques copains cyclos. Nous avons le temps avant d'arriver là-bas, nous choisissons donc de faire une boucle autour des lacs pour profiter de ces paysages qui nous ont tant manqué : lacs, forêts, champs, du vert et des fleurs partout. Car c'est le printemps ici ! Le revers de la médaille, c'est la pluie bien sûr ! Nous n'avons plus l'habitude de ce froid humide, pourtant typiquement nantais, qui nous glace jusqu'aux os sur nos vélos. Heureusement, les chiliens sont adorables et, à défaut de chaleur nous trouvons un peu de chaleur humaine. Plusieurs soirs, nous sommes accueillis très gentiment, parfois même à l'intérieur !
Après Cunco, la belle route asphaltée laisse la place à un bon ripio comme on les aime, ça faisait longtemps. Les chiliens ont l'air de peu aimer les routes à virages car la piste est tracée droit à travers les montagnes. Du coup, eh bien ça monte plutôt sec. Plusieurs fois, nous nous retrouvons devant des pentes vraiment vraiment raides où nous ne sommes pas trop de deux pour monter les vélos un par un. Le rythme est plutôt leeeeeeeent, nous sommes en pleine forêt, nous sommes le 23 décembre, nous commençons sérieusement à penser que nous allons passer Noël au milieu de nulle part. Aïe. Heureusement, cela ne dure pas trop, et nous arrivons le 24 décembre en fin d'après-midi dans le petit village isolé de Curarrehue. Bon, l'endroit est un peu moins idyllique que celui de l'année dernière (nous étions sur une petite plage de la Basse-Californie), et il pleut des cordes. Essayons de positiver !
Avec Maud, nous louons une petite maisonnette, au moins nous serons au chaud pour attendre l'arrivée du Père Noël... Pas de restaurant d'ouvert, nous essayons de trouver au moins quelque chose de sympa à manger. Mission : impossible ! En plus, les services postaux du Père Noël ont du rencontré des soucis car aucun cadeau n'est arrivé... Aaaaaaah ! Noël pourri ?? Mais non ! Car notre petite Maud, belge de son état on le rappelle, réussit un tour de force : elle nous prépare de délicieuses frites maison avec la seule aide d'un réchaud à essence, et presque au péril de sa vie ! Nous passons donc un Noël en petit comité, sans foie gras ni saumon fumé, mais quand même super chouette !
Nous reprenons la route dès le 26 décembre. Nous sommes aux anges : grand ciel bleu et soleil sont au rendez-vous. Chouette chouette, nous allons pouvoir vraiment profiter de la vue sur les lacs et les volcans qui nous entourent. Huuuuum, ça sent bon les vacances de printemps en plein mois de décembre : pique-nique sur la plage, air frais et rhume des foins ! Nous contournons lentement le majestueux volcan Villarica, très imposant. Nous passons par le village de Neltume qui fut un des principaux bastions de la résistance contre la dictature de Pinochet, nous ne le savions pas en y arrivant. Mais le hasard fait encore une fois bien les choses et met sur notre route Angelica et son mari. Ils sont tous deux très impliqués dans la vie et l'histoire du village, et ont contribué à la mise en place d'un petit musée retraçant notamment les heures sombres de la région. Ils nous parlent aussi de leur vie à eux, pas facile à l'heure actuelle.
Par exemple, Angelica fabrique de petites poupées qu'elle crée de A à Z de ses mains. Problème : le propriétaire des deux énormes complexes hôteliers de la région a également la main-mise sur tous les commerces de la ville. Difficile de vendre ses produits aux touristes de passage sans passer par lui. Les complexes hôteliers lui achètent les poupées à seulement 7.000 pesos chiliens pièce (environ 11€), mais les revendent eux-mêmes 14.000 pesos, sans rien y ajouter, seulement parce que c'est facile pour eux de profiter de la situation... Une situation difficile à accepter pour cette femme de caractère, et on la comprend. Nous aurions aimé rester plus avec eux, mais le temps nous pressait pour arriver à temps à San Martin.
Le lendemain, nous prenons donc le ferry pour traverser un lac avant d'arriver à la frontière avec l'Argentine, en compagnie de quatre cyclos brésiliens sur la route pour leurs deux semaines de vacances. Nous passons de nouveau en Argentine, un dernier bivouac au bord d'un lac, quelques coups de pédale, un choc frontal évité de peu avec une voiture remplis par quatre gros c******* (aaaaaaaah les automobilistes argentins, tout un poème...), et nous voilà arrivés à San Martin de los Andes le 30 décembre. Timing parfait !
Cette ville est une des plus touristiques d'Argentine, et les prix y sont en conséquence... Nous nous installons au camping. Comme prévu, nous retrouvons peu à peu nos amis cyclos rencontrés au cours de l'année ou bien ces derniers jours sur la route : 8 tentes, une quinzaine de cyclos remontés à bloc pour faire la fête, 6 nationalités. Nous rencontrons aussi en ville Guy et Françoise, couple de français bien pêchus installés à San martin, qui nous lavent notre linge, et nous offre du très bon vin, des gâteaux et des grosses crevettes. C'est maintenant Noël finalement !! Bref, tout est parfait. La famille et les amis nous manquent, mais nous avons maintenant la sensation d'avoir notre "famille" de cyclos.
C'est bien une des choses inattendues du voyage : pouvoir créer des liens avec d'autres voyageurs. Spécialement avec ceux qui comme nous font un voyage "au long cours", nous formons une sorte de petite communauté, où tout le monde se connaît de vue ou par le bouche-à-oreille, échange des infos sur l'avancée de un tel ou un autre, partage des info sur le chemin à venir, se sépare et se retrouve au hasard des choix de route. Il y a les p'tits nouveaux (ceux qui arrivent du Sud et qui commencent leur voyage), les confirmés, les vieux d'la vieille qui sont sur les routes du monde depuis des années... Bref, tout un petit monde dans lequel on se sent bien ! Nous passons donc un réveillon très festif, c'est top ! L'année se finit aussi bien qu'elle a commencé et s'est déroulé !
L'année 2013 s'annonce belle, elle a du moins bien commencé. À bientôt pour un nouvel article !!!
En direct de Puerto Montt, Patagonie. À vous les studios !
Commentaires (6)
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HIBON
bonne année
l'ancêtre bourguignon ...des ancêtres corses d'Olivier, qui faisait profession de maître boucher à GUILLON (YONNE), aurait pu préciser que les "vaches mortes" sont en fait des "quartiers de boeuf"
entre Guy et Françoise, les péchus de Saint-Martin, on se demande lequel est oenologue et laquelle est spécialiste en blanchisserie de linge ; c'est pourquoi la syntaxe n'est pas la même au niveau de la rédaction de nos infantigables conteurs -
clairette
De beaux paysages, de beaux sourires, de belles soirées avec vos amis, ET de belles traces de bronzage !!!! Comme d'habitude un bel article qui nous fait "un peu" voyager !!!
De gros bisous à tous les 2 -
piem
On dirait que vous avez terminé l'année en beauté Bonne année et bonne santé
Moi je termine de récupérer du 31, encore 2mois -
Faut tout de même préciser que j'ai réussi à me cramer sacrément la cuisse en cuisinant les frites avec le réchaud de camping! Mais le jeu en valait la chandelle : hein que c'est les meilleurs du monde les frites belges une fois? Besos depuis El Bolson et see you à Villa O'Higgins les Dring dring !
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Monsieur LEGOs
Que du bonheur de rouler avec vous bande de petits salopards français ! On se marre bien et on vous kiffe comme disent les jeunes !
Bonne route -
Estelle
Salut les cousins,
Beaucoup, beaucoup de retard sur la lecture de votre blog. Je le rattrape aujourd'hui. Toujours de magnifiques photos (volcans et ciel d'apocalypse) et quels supers moments avec vos potes ! Profitez-en jusqu'a la derniere goutte.
Bisous